Le constat
D’abord, rappelons quelques faits.
En ce qui concerne les violences physiques et psychologiques : chaque année, près de 500,000 femmes sont victimes d’agressions sexuelles. Parmi les victimes de violences conjugales, 28% se sont rendues au commissariat ou à la gendarmerie, 19% ont déposé plainte et 7% ont déposé une main-courante. Les ¾ des femmes victimes de viols et des tentatives de viols ont été agressées par un membre de leur famille, un proche, un conjoint ou ex-conjoint. Pour près de 3/5ème des femmes qui ont été victimes de viol ou tentative de viol, le premier fait s’est produit avant 18 ans. En France, une femme décède tous les trois jours à la suite de violences conjugales.
En ce qui concerne la santé : les femmes ont 2 fois plus de risques que les hommes d’être atteintes par un épisode dépressif majeur dans l’année. Elles sont également plus exposées aux rechutes et à la chronicisation de la dépression. En 2010 en Zus, 27% de femmes déclarent avoir renoncé à des soins contre 18% d’hommes. En 2010, parmi les 15-75 ans, les femmes s’avèrent près de 2 fois plus nombreuses que les hommes à recourir aux médicaments psychotropes. En 2015, 218 100 IVG ont été réalisés en France. Le taux de recours est, en moyenne, de 14,4 IVG pour 1000 femmes. Il est plus élevé chez les femmes âgées de 20 à 24 ans. 97 % des femmes de 15 à 49 ans utilisent un moyen de contraception.
En ce qui concerne le travail : 80 % des femmes salariées considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes. 1 femme sur 5 a été victime de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle. 5% seulement des cas ont été portés devant la justice. En 2015, les femmes représentant 85% des chef.fe.s de familles monoparentales et cette configuration familiale a un impact sur leur insertion sur le marché du travail. 82 % des mères isolées sont actives et, parmi elles, 17 % sont au chômage dont 47 % de longue durée. 70% des travailleur.euse.s pauvres exerçant un emploi procurant un revenu inférieur à 964 € mensuels, elles représentent 82% des emplois à temps partiel et occupent 62% des emplois non qualifiés. En 2017, les femmes gagnent 24% de moins que les hommes (salaire annuel moyen). En 2014, la pension moyenne des femmes à la retraite était inférieure de 38,8% à celle des hommes. Elle s’élevait à 1007 euros par mois pour les femmes et à 1660 euros pour les hommes.
A l’école : Dans les programmes comme dans les manuels scolaires, l’importance des femmes est minorée et elles restent cantonnées à des rôles traditionnels : dans les manuels de lecture de CP, les femmes représentent 40 % des personnages et 70 % de ceux qui font la cuisine et le ménage, mais seulement 3 % des personnages occupant un métier scientifique. A l’école primaire, les enseignant.e.s ont 44% d’interactions avec les filles contre 56% avec les garçons.
Notre réponse
Les missions de cette Maison des Femmes seront très diverses.
Volet prévention
- Travail d’information et de soutien visant à l’éducation et l’information sur la santé, les droits des femmes, notamment dans le cadre des discriminations professionnelles, de l’accès à la contraception, de l’information sur l’IVG.
- Formation des personnel.le.s en contact avec les publics vulnérables (personnel.le.s d’éducation ou soignant.es, personnel.le.s municipaux…).
- Lutte contre les inégalités de genre auprès des jeunes publics par le biais de formation et d’ateliers.
Volet d’accompagnement des populations les plus fragiles
- Écoute et accompagnement juridique, social, psychologique et médical.
- Lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales (orientation vers des professionnel/le.s de santé, aide juridique, hébergement d’urgence…).
- Accompagnement pour l’insertion des femmes sur le marché de l’emploi, orientation sur les formations possibles et mise en relation avec les services sociaux.
- Accès possible avec mise à disposition d’accueil et de services à destination des femmes retraitées vivant notamment sous le seuil de pauvreté afin de les sortir de l’isolement.
Une Maison en lien avec d’autres institutions
- Intervention auprès des élèves de collèges et lycées en collaboration avec les infirmièr.es scolaires autour des questions de prévention des IST, de l’accès à la contraception mais également du respect du consentement et des risques psycho-sociaux relatifs aux violences sexistes et sexuelles.
- Atelier juridique autour des violences faites aux femmes (conjugales, sexuelles) mais aussi des discriminations au travail.
- Accompagnement des femmes au sortir de la maternité en lien avec la PMI afin de lutter contre l’isolement des jeunes mères.
- Création de groupes de paroles encadrés par des travailleurs et travailleuses sociaux ou personnel.le.s médicaux (violences sexuelles ou psychologiques, maternité, maladies spécifiques…).